Violence des armes, violence des mots,
notre monde n'en finit pas
de "crever" de toute cette haine qui déferle
dans l'indifférence la plus totale
!

 

Oui, les médias, que ce soit la télévision, les journaux, la radio ou encore Internet, n'en finissent pas de nous étaler cette violence devant nos yeux malheureusement blasés par ces horreurs auxquelles, moi le premier, nous nous habituons de manière coupable. 40 morts en Palestine un jour, 15 morts le lendemain du côté israélien, un attentat suicide en Irak faisant de nombreuses victimes, un génocide perpétré en Afrique, un cimetière profané dans telle commune, un SDF mort sous les coups infligés par une bande jeunes désoeuvrés, une personne maltraitée ou tuée à cause de sa couleur de peau, de sa religion, de ses opinions politiques, etc, etc... Je vous laisse le soin d'allonger cette triste liste d'exemples qui ne fait pas honneur au genre humain, loin s'en faut.

Il y a aussi la violence des mots, une agression qui peut être aussi mortelle que les balles d'un fusil dans bien des circonstances. Qui peut dire qu'il n'a jamais critiqué un tel ou un tel, qu'il n'a jamais jugé en dénigrant bassement une personne pour je ne sais quelle raison. Moi, en tous cas, je ne peux que m'en vouloir de l'avoir fait à maintes reprises de manière idiote et inutile. On peut en effet faire bonne figure devant quelqu'un et le poignarder dans le dos en le jugeant devant les autres une fois qu'il n'est plus devant nos yeux. Vous me direz que cela n'a rien à voir avec les actes odieux cités au-dessus. Pourtant, plus je réfléchis et plus je me dis que la violence à l'égard de quiconque commence bien par des mots, des injures, des condamnations souvent gratuites.

Alors, comment être étonné de constater qu'il y a encore des conflits meurtriers un peu partout sur la planète lorsque nous nous apercevons que l'on peut déjà se chamailler entre simples voisins ou au sein d'une famille. L'homme est habité par la jalousie, l'orgueil, la soif du pouvoir, l'intolérance et tant d'autres défauts qui l'empêchent de cohabiter pacifiquement avec son prochain. A une plus grande échelle, tout est prétexte à conflits : la religion, l'argent, la conquête de terres nouvelles, le racisme, la politique, etc... Au sein d'une entreprise, des employés, des cadres se battront entre eux, en utilisant les coups les plus bas, pour se faire bien voir de la hiérarchie. Ils n'hésiteront pas à détruire la carrière d'un tel ou d'un tel qui leur font de l'ombre et les empêchent de gravir les échelons. Le désoeuvrement social des jeunes dans les cités bétonnées et inhumaines engendre aussi la violence et crée un sentiment d'insécurité.

Si je mélange ainsi les exemples de la violence que l'on peut observer, que ce soit à l'échelle de pays ou simplement d'individus, c'est pour montrer que celle-ci s'incruste partout de manière sournoise. A mon avis, il n'y a pas de grande ou de petite violence, il existe la VIOLENCE tout court. Nous sommes tous sous son emprise et je n'échappe pas à la règle. Y-en-a-t-il plus ou moins que par le passé, je n'en sais rien et je crois que cette question n'a pas beaucoup d'importance. Elle a toujours existé et fait sans doute partie du côté bestial, sauvage, propre à l'être humain. Si celui-ci se dit "civilisé", on en doute tout-de-même parfois, il conserve dans ses gènes, l'instinct du prédateur qui veut à tout prix s'imposer ou se valoriser auprès de l'immense meute de ses autres "congénères à deux pattes". Lutter contre ces instincts destructeurs, par une pédagogie soutenue, c'est faire avancer l'humanité !

Ce qui est terrible aujourd'hui, en 2004, c'est que nous nous habituons à cette violence étalée presque tous les jours à la télévision. Pour ma part, je constate que je regarde les monstruosités défiler devant mes yeux sans que je réagisse toujours de manière HUMAINE. Malgré soi, on se "blinde" la conscience en ingurgitant cette violence qui nous paraît finalement si lointaine, étrangère, presque banale au fond. Des enfants meurent sous les bombes ou sautent sur des mines à des milliers de kilomètres de chez nous et l'on trouve cela "presque naturel", pensez-donc, la guerre a toujours existé et il y a forcément des victimes. Et puis cette violence verbale si diverse, je pense en premier lieu aux propos racistes, qui se déchaîne dans un pays comme la France, nation des droits de l'homme, on la déplore tout juste et en tous cas, on n'y prête pas suffisamment attention. Il est vrai que ce n'est pas notre famille qui est touchée, alors c'est bien dommage pour les autres mais que voulez-vous !!...

Finalement, l'histoire se répète bien souvent à travers les époques avec les mêmes maux qui engendrent les mêmes terribles mots dévastateurs et les mêmes sévices corporels. Le racisme, la guerre des religions, les conflits territoriaux, la soif de posséder le pouvoir ou l'argent, l'incommunication entre les individus, les injustices, la pauvreté, ce sont autant de fléaux qui ont donné naissance à la violence depuis des siècles. Comme d'autres, je m'interroge souvent sur les moyens à mettre en place pour que je change, pour que nous changions tous afin de créer un monde moins violent sous bien des aspects. Je crois que l'une des premières choses à éliminer pour faire évoluer les choses, c'est de réduire l'INDIFFÉRENCE qui fait que l'on s'enferme chez soi, que l'on n'ose pas dénoncer cette violence, que l'on ne s'intéresse même pas à elle, qu'elle ne nous concerne pas.

NON, tout propos haineux vis-à-vis d'un individu, d'une communauté doit être rejeté et condamné sur le champ, même si cela nous fait prendre des risques. L'acceptation de la violence, même verbale, c'est le début de la résignation, de la peur qui fait que cette violence gagne du terrain et peut nous toucher aussi un jour ou l'autre. Les insultes à l'égard des maghrébins, des juifs, des réfugiés, des handicapés, des homosexuels, des gens du voyage, des pauvres, des noirs... sont autant de coups mortels qui amènent les individus vers la haine, la guerre. Aujourd'hui, en 2004, compte-tenu de ce qui s'est passé dans l'Histoire, on ne peut plus dire qu'on ne sait pas comment cela commence et où surtout cela finit. NE PAS RÉAGIR FACE À DES ACTES DE VIOLENCES, c'est être coupable en étant, même indirectement, complice de la VIOLENCE !

Je prie fort pour ne jamais lâchement me défiler devant tout propos ou acte de violence gratuits envers mon prochain...; qui sait hélas, je ne me sens pas plus courageux que vous ! Et surtout, parents, enseignants, politiciens, éducateurs et religieux du monde entier, éduquons nos enfants, nos jeunes à la non violence, au respect de tout être humain qui vit sur cette terre. Rien ne peut justifier la violence envers autrui. Aucune cause ne peut justifier de martyriser des hommes avec des mots ou avec des armes. Ne pas respecter l'autre c'est ne plus se respecter soi-même; c'est, pour résumer, retourner à la sauvagerie la plus extrême. L'être humain se tue lui-même lorsqu'il ne respecte plus la vie et l'intégrité de son frère qui est comme lui avant tout un citoyen du monde doué d'intelligence et de coeur, un être plus précieux que la vie elle-même !

Guy GILLET

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