La SOLIDARITÉ :
une prise de conscience indispensable !

La solidarité, un bien grand mot, une bien belle valeur qui n’a jamais été autant d’actualité dans ce monde d’aujourd’hui où la crise, avec tout ce que cela comporte de violences et d’injustices ébranle bien des certitudes. La solidarité, qu’est-ce-que cela veut bien dire au fond ?

C’est sans aucun doute, en premier lieu, ne pas rester indifférent au malheur, au désarroi des autres autour de nous. Nous devenons solidaires de notre prochain ou d’une cause à défendre, lorsque l’on se rend compte que nous ne sommes en aucun cas à l’abri de tel ou tel pépin, soit au niveau de la santé, soit au niveau de la vie familiale, professionnelle ou autre. Tout part d’une prise de conscience et je dirais même d’un examen de conscience vis-à-vis de ce qui nous entoure. Certains feront preuve de solidarité après avoir traversé eux-mêmes une terrible épreuve. Leur propre souffrance leur aura permis de découvrir en eux une certaine force intérieure et ainsi de comprendre la douleur au point de se mettre au service de ceux qui sont à leur tour éprouvés. Ils auront peut-être tout simplement beaucoup reçu lors d’une période critique de leur vie et ils voudront dès lors à leur tour donner en échange de la manière la plus désintéressée et la plus généreuse qui soit.

D’autres, ayant une conscience et une personnalité différentes, seront spontanément solidaires sans qu’il leur soit arrivé un quelconque malheur dans leur vie. Ils agiront tout simplement sur un coup de colère parce qu’ils ne supportent pas de voir les injustices, de voir cette masse d’êtres humains, d’enfants qui, à travers le monde, souffrent parce qu’ils ne mangent pas à leur faim, parce qu’ils n’ont pas de travail, parce qu’ils sont torturés ou exécutés, parce qu’ils sont les victimes du racisme ou des guerres, parce qu’ils sont exploités en étant sous-payés, etc, etc... On ne peut et on ne doit pas forcer quiconque à faire preuve de solidarité. C’est un état d’esprit qui ne peut s’acquérir qu’en toute liberté, chacun à son rythme et selon la perception que l’on a des situations qui nous entourent ou des évènements parfois dramatiques qui surviennent.

Les parents et les éducateurs que nous sommes ont une responsabilité capitale à assumer vis-à-vis de tout ce qui touche à la solidarité. Nous nous devons très tôt d’éveiller les enfants à cette valeur sans laquelle il est impossible de construire à terme un monde emprunt d’une véritable humanité. Enseigner des savoirs à travers des matières comme les maths, le français, l’histoire, la géographie, les sciences..., c’est important pour chaque enfant afin qu’il puisse acquérir une culture générale et une formation de base lui permettant de devenir autonome lorsqu’il deviendra adulte. C’est toute ume démarche qui doit conduire chacun d’entre eux à réussir sur un plan personnel et professionnel.

Mais suggérer, initier les enfants à la solidarité, c’est leur permettre d’ouvrir leurs yeux et leur coeur sur tout ce qui touche à la condition humaine laquelle détermine avec force le style de société dans laquelle nous vivons. C’est leur faire comprendre que la réussite individuelle ne peut se réaliser au détriment de celle des autres. La crise que nous vivons aujourd’hui, avec toutes les injustices qui en découlent, nous nous devons d’en parler avec eux, ils ont certainement beaucoup de choses à dire sur le sujet. Oui, la solidarité cela s’apprend, comme la politesse et le respect de tout individu. Si, sur 100 enfants, 10 seulement retiennent le message fort que l’on veut faire passer, on peut alors déjà dire que le pari est gagné pour l’avenir. Ces dix enfants prêcheront à leur tour cette valeur essentielle et universelle lorsqu’ils deviendront adultes et la chaîne de solidarité s’agrandira d’elle-même de manière à bâtir dans un futur qu’on espère pas trop éloigné, une société à visage humain. Pratiquer et enseigner la solidarité, c’est à coup sûr dynamiser ce qui est la raison même de notre existence, l’espérance tout simplement.

Guy GILLET

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