On voudrait remettre en cause l'espace Schengen
ou la libre circulation des personnes au sein
de l'Union Européenne, une absurdité de plus !


Des hommes et des femmes, fuyant bien souvent la misère, la guerre, la répression, viennent frapper à la porte de l'Europe pour nous demander de les aider. Mais voilà, à cause d'un égoïsme primaire et souvent politique (mené par la France qui veut imposer ses vues aux autres pays) envers des êtres humains en détresse, on les refoule avec de plus en plus de vigueur à la porte de notre vieux continent. Ces hommes, que l'on traite comme des chiens sans collier, souhaitent un soutien dans l’immédiat en attendant, pour beaucoup, de repartir dans leur pays rejoindre leur famille lorsque la situation politique et économique se sera un peu stabilisée. Ce n’est pas difficile à comprendre tout de même et, de les accueillir, cela relève d’un humanisme le plus élémentaire qui soit. 

La fraternité fait partie des valeurs de base de notre civilisation, mais aussi d'une nation, la France, que je ne reconnais plus en ce moment à cause de mesures gouvernementales abjectes qui me font vomir de dégoût. Citoyens français, réveillez-vous et refusez en masse ce recul des droits fondamentaux de la personne humaine. En effet, les nouvelles générations nous jugeront devant l'Histoire, soit par notre courage ou soit par notre résignation coupable, face à  des mesures intolérables qui font reculer le bien vivre ensemble. Chacun, là où il vit, peut et doit s'engager ouvertement pour le respect des droits universels qui permettent de sauvegarder la dignité de tout être humain. AGIR, c'est rester VIVANT !

Quant à l’Union Européenne, elle ne doit en aucune manière accepter la demande franco-italienne de remettre en cause, même provisoirement, les accords de Schengen, sinon ce sera la porte ouverte au nationalisme exacerbé qui, dans les esprits hélas tordus et peureux de certains citoyens, fait déjà un retour inquiétant. J’entends aujourd'hui certains individus prônant un retour définitif aux frontières d’antan en Europe, appellant aussi à la préférence nationale en matière d’empois ou d’aides sociales, au retour des monnaies nationales, etc…, c’est à pleurer de désespoir !!... Décidément, le climat n’est pas sain en 2011, (il est même lourd de menaces, si l'on n'y prend pas garde !) et les vieux réflexes en matière de discrimination, de xénophobie, de racisme, sont malheureusement à nouveau à la mode. 

On nous avance les mots "crise, mondialisation, globalisation, etc..." pour justifier de tels comportements identitaires tendant à rejeter celui qui vient chez nous et qui est différent. Dans l'inconscient collectif, la carte de France est encore bien imprimée et on ne supporte pas cette Europe qui a fait sauter les frontières, les repères d'antan, ce qui a pour conséquence de vouloir coûte que coûte se renfermer entre "gaulois pure souche". Tout ceci constitue une vision dépassée, archaïque, mais encore tenace face à notre réalité du 3ème millénaire qui doit nous conduire davantage encore vers l'ouverture aux autres et les jeunes l'ont bien compris ! Si l'on prend l'exemple d'internet, il est une fenêtre extraordinaire ouverte sur le monde et la communication qui s'y déroule se fout complètement des frontières. Dès lors, l’humanité ne peut sortir grandie par cette indifférence et cette exclusion que l'on souhaite infliger à cet autre qui souffre et qui nous tend la main pour s'en sortir.

Alors, pour finir, je m’adresserai aux jeunes générations, en leur disant que le monde de demain, dont ils auront la charge, ne pourra pas connaître la paix, la justice, la fraternité, s’ils appliquent à leur tour le très mauvais exemple que nous leur donnons aujourd’hui. Je les exhorte, dans mon petit coin, à savoir accueillir l’autre comme un citoyen du monde méritant toute notre attention. Les frontières n’existent que dans les consciences de ceux qui sont repliés sur eux-mêmes et ont peur de l’avenir. Ils n'ont d'autre horizon que des murs avec citadelles qu'ils souhaiteraient reconstruire pour rejeter celui qui est différent. 

Hélas, on ne bâtit rien en fermant les portes et on tue tout simplement l’espérance, ce qui est peut-être le plus grand des crimes, car il conduit parfois aux larmes, au sang versé et à la sauvagerie. En effet, il y a eu déjà tant de guerres dans l’Histoire à cause des frontières et l’Europe en sait quelque chose en ayant payé un lourd tribu sur le plan humain. Jeunes, refusez de vous laisser enfermer dans une logique de rejet de l’autre et ouvrez vos cœurs à l'étranger, que vous ne connaissez pas, mais qui peut tant vous apporter, merci de l’entendre !
                                                                                                                          Guy GILLET

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