Encore une fois les pauvres sont montrés
du doigt en étant traités de parasites de la société !

Décidément, nos gouvernants, en 2011, ont de la suite dans les idées en choisissant cette fois encore de s'attaquer à des gens qui ne peuvent pas se défendre mais qui, pourtant, en prennent plein"la gueule" en se faisant traiter d'assistés vivant au crochet de la société. C'est vrai que lorsque l'on touche un RSA de 460 euros en moyenne par mois, on fait partie des nantis qu'il faut dénoncer au grand jour parce que "ces gens là Monsieur...." (comme disait Brel dans sa chanson), ruinent les finances de notre pays. Quel courage politique de s'en prendre ainsi aux plus fragiles, cela montre une volonté, non pas d'aider les gens, mais de les livrer à l'opinion publique afin qu'ils soient accusés de tous les maux d'une société actuelle qui ne sait plus trop où elle va.

Mesdames et Messieurs les accusateurs politiques, avez-vous déjà vécu ou survécu avec un RSA dans la poche pour vous en prendre ainsi à des êtres humains qui galèrent au jour le jour et que nous accueillons tous les jours dans les associations ? Connaissez-vous ces hommes et ces femmes que vous condamnez ? Font-ils partie de votre cercle d'amis ??... Je ne crois pas ou alors, vous les connaissez mal et vous n'avez surtout pas idée des problèmes qu'ils accumulent, de la détresse qui se lit sur leurs visages lorsqu'on les reçoit dans nos permanences d'accueil. Et cette solitude qui les ronge jusqu'à parfois les faire mourir, vous savez cette solitude dont vous en avez fait une grande cause nationale cette année, sous l'impulsion du tissu associatif. Quelle hypocrisie insupportable de votre part, je me rends compte finalement que cela relevait d'un effet d'annonce de plus pour nous faire croire que vous n'étiez pas insensibles à la misère.

Le clou, si je puis dire dans cette affaire déplorable, c'est de vouloir imposer à ces "privilégiés" qui touchent le RSA, des travaux d'intérêt général (5 heures par semaine) afin qu'ils touchent à la fin du mois 100 euros de plus, bravo, ils sont contents les pauvres et ils vous remercient bien, si, si , je vous assure !!!..... Savez-vous que beaucoup d'entre eux font déjà des petits boulots qui ne rapportent rien, je pense à cette femme qui, depuis 6 ans, fait la sécurité dans la rue au passage-piétons pour les enfants sortant de l'école. Depuis 6 ans, on la ballade d'école en école, sans possibilité de postuler à un emploi plus rémunéré, elle en a marre de ce "foutage de gueule" et je la comprends parce que, même si elle a ce petit job, elle ne peut s'en sortir financièrement à la fin du mois.

Dites donc, chers gouvernants, "vous ne vous cassez pas beaucoup le cul", si je puis dire de la manière la plus crue possible, car si vous n'avez pas autre chose à proposer que quelques heures de travail d'intérêt général, je pense qu'il y a un problème et que vous n'avez pas beaucoup d'imagination. Mais cette mesure obligatoire vous donne sans doute bonne conscience, car vous avez l'impression de faire quelque chose pour les plus faibles, mais c'est un peu court, excusez-moi de vous le dire ! Je vous propose deux idées (que vous ne retiendrez pas, mais ce n'est pas grave !), maintenez l'impôt sur les grandes fortunes et faites revenir nos soldats d'Afghanistan (notre présence dans ce pays n'a pas de sens !) avant qu'ils ne soient tous tués. Vous verrez que vous récupérerez ainsi du pognon pour créer de véritables emplois pour les plus faibles et votre action politique sera enfin portée elle aussi vers l'intérêt général.

Quant à la stigmatisation de telle ou telle catégorie de personnes (les pauvres, les jeunes, les étrangers, etc...), arrêtez vos conneries, il y en a marre. Croyez-moi, une grande partie de l'électorat n'est pas dupe et se rend compte de votre manque d'imagination pour sortir le pays de l'ornière. En plus, et c'est cela le plus grave, vous montez les citoyens les uns contre les autres en entretenant de manière coupable la suspicion, les préjugés et au final, vous tuez l'espérance dans ce pays en incitant à la haine de l'autre. Excusez-moi si je suis sévère à votre encontre (car je ne ferais peut-être pas mieux que vous !), mais au moins, je ne rejèterais pas mon impuissance politique à règler les problèmes essentiels sur les plus fragiles, car cela c'est lâche et intolérable.

Pour finir, chers politiciens, remémorez-vous ce que disait l'abbé Pierre (qui, à n'en pas douter, vous lancerait un sacré coup de gueule, s'il était encore là !),

"Ce n'est pas aux pauvres
qu'il faut déclarer la guerre,
mais bien à la pauvreté !"

Guy GILLET

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