60 millions de réfugiés dans le monde en 2015,
c'est un énorme défi à relever pour toute l'humanité !
Oui,
le triste record est battu puisqu'on dénombre près de 60 millions de
réfugiés dans le monde, dont près de 30 millions sont des enfants. Sur
cette bonne vieille terre, on considère
qu'un être humain sur 122 est un réfugié et que ce nombre
impressionnant de personnes déplacées pourrait ainsi se positionner au
24ème
rang mondial parmi les nations les plus peuplées. Ce constat terrifiant
en dit long en ce qui concerne les déséquilibres qui déstabilisent
notre humanité. Nous le savons, les guerres, la pauvreté, les
oppressions de toutes sortes et, à présent, les conséquences du
réchauffement climatique, entretiennent cet afflux toujours plus massif
de réfugiés dans d'immenses camps de fortune où parfois on les oblige à
vivre sous des tentes pendant des années. On le sait aussi,
des centaines d'entre eux se noient en tentant des traversées tragiques
sur des mers démontées pour passer d'un continent ou d'un pays à
l'autre.
Alors,
pour les empêcher de venir, certains pays mettent en place des murs,
des barbelés ou les repoussent en mer, comme en Australie et pensent
ainsi régler le problème à jamais, mais c'est une solution si
chimérique et surtout si inhumaine, surtout en 2015 ! Les politiciens,
toujours "bienveillants, n'est-ce-pas !!...", nous expliquent qu'il est
impossible économiquement de recueillir ces malheureux et que leur
arrivée en masse déséquilibrerait gravement la cohésion sociale, les budgets et donc
la nation, bref tout cela pour avancer une excuse bidon et ne surtout pas
avouer au grand jour que ces réfugiés ne sont pas les bienvenus. Alors,
on cède lâchement devant un discours populiste, nationaliste qui prône
l'entre-soi et le rejet de l'étranger dont on a peur de manière
tellement irrationnelle. On en fait même souvent un enjeu électoral
fort, en mettant le sujet de l'immigration, de l'accueil des réfugiés
au premier plan en cherchant à en faire un thème brûlant et stigmatisant, le tout
relayé parfois par les médias qui aiment faire le "buzz".
Des
pays, un peu plus accueillants que d'autres, se partagent les milliers
de réfugiés dans des centres, mais certains autres ne veulent
absolument pas jouer le jeu et sont tétanisés par les discours toujours
plus haineux de partis nationalistes d'extrême droite qui agitent le
mouchoir rouge de la haine pour monter les peuples contre les étrangers
en règle générale. Pour se donner bonne conscience, des Etats soutiennent de
temps à autre les grandes ONG humanitaires internationales qui font ce
qu'elles peuvent pour nourrir les milliers de réfugiés enfermés dans
ces immenses camps. Mais tout cela n'est pas dénué d'arrière pensées au
fond, car on ne veut surtout pas que ces
déracinés viennent sur notre sol pour nous montrer leur
détresse
matérielle et morale.
Seulement, rien ne sera réglé à terme si
le monde ne partage pas mieux ses richesses et le phénomène de l'afflux
des réfugiés ne fera que s'accentuer au fil du temps. Les guerres, la
pauvreté, les épidémies, le terrorisme sont alimentés par une seule
chose, la MISERE et ce triste terreau a toujours fait le malheur de
l'humanité dans l'Histoire des civilisations. Aucune frontière, aucun
mur ne pourront jamais empêcher un être humain à chercher un refuge pour
échapper à l'oppression, à la faim, car c'est une question de survie tout simplement. Nous vivons tous sur la même planète
et nous sommes condamnés à nous entraider, même si ce n'est pas simple,
si nous voulons un jour connaître la paix et espérer la dignité pour
tout être humain, sans doute le droit le plus fondamental à défendre. 60 millions
de réfugiés dans le monde, combien en faudra-t-il en plus pour que la
conscience universelle soit enfin davantage révoltée et mobilisée pour
vaincre un jour cette monstruosité sans nom ??!!...
Guy GILLET