En ce mois d'octobre 2011,
nous serions 7 milliards d'individus ???...
ou d'êtres humains ???... sur cette Terre,
pour QUOI faire ???...

Et oui, la nouvelle vient de tomber, nous serions à présent 7 milliards d'individus... ou d'êtres humains (c'est selon !...) sur cette bonne vieille Terre qui a déjà vu s'agiter sur sa surface des milliards d'autres depuis des lustres. Ce nombre effraie déjà certains qui se demandent comment nous allons pouvoir nourrir tout ce monde, surtout que dans 25 ou 30 ans, peut-être un peu plus, on estime que l'on sera 10 à 12 milliards. Pourquoi se poser cette question dérangeante que maintenant, alors que depuis des décennies (et nous étions alors moins de Terriens !!!...), des millions et des millions d'individus, notamment des enfants, mouraient déjà parce qu'ils n'avaient plus rien à se mettre dans l'estomac. D'autres, plus cyniques ou réalistes, pensent que cette question de la faim pour demain, est surtout posée par des nantis qui ont tout aujourd'hui et constatent, avec regret peut-être !!..., qu'il faudra partager enfin un peu de leur superflu pour que d'autres puissent vivre dans la dignité et non survivre comme des chiens affamés.

La thèse insupportable, détestable à entendre de la sélection naturelle, avancée par certains et que j'ai parfois entendue, pour expliquer la mort de millions d'individus en Afrique ou ailleurs, ne tient donc plus la route. En effet, cette hécatombe de morts, acceptée dans l'indifférence générale pendant des décennies à cause de la famine ou des armes vendues par les riches, n'a pas enrayé le nombre croissant de terriens. Comme quoi, il faut sans doute, pour certains, revoir des idées reçues imbéciles qui servent surtout à se donner bonne conscience en invoquant ainsi la "fatalité" pour expliquer ce qui n'est au fond qu'un égoïsme de ceux qui possèdent envers ceux qui n'ont plus rien. Pour nous en sortir, on entend parler de décroissance, de démondialisation, de meilleure gestion des ressources, de recyclage, etc... Pourtant, ici où là, il semblerait enfin que l'on commence aussi à parler de partage, de solidarité, de plus grande équité morale et financière. Comme si on découvrait une idée géniale et une vérité pour laquelle se battent pourtant des "Dom Quichotte" (des fous d'utopistes, quoi !) depuis si longtemps, lesquels ont été (7 milliards de fois hélas !) si peu entendus ou pris au sérieux jusqu'alors !

D'où le questionnement dans le titre de cet édito, que l'on soit 10, 100, 10 000, 1 million, 1 milliard ou 7 comme aujourd'hui, considérons-nous les autres, surtout ceux qui vivent au loin (mais pas seulement au fond !) comme des individus ou des êtres humains de chair et d'os et qui ont en plus une conscience qui doit nous déranger dans notre confort intellectuel composé de jugements définitifs si faciles. Après réflexion, avons-nous dès lors une chance de mettre en avant les droits suivants qui sont les plus essentiels pour tout ETRE HUMAIN vivant sur cette terre : pouvoir se nourrir convenablement, avoir accès à la santé, au logement, à l'éducation, au travail. J'en rajouterais 5 autres ô combien nécessaires : avoir accès à notre compassion, à notre regard, à notre prise de conscience et à notre aide afin que les premiers droits cités ne soient plus jamais bafoués dans le futur.

Pour finir, le nombre ne fait rien à l'affaire, notre monde ne s'en sortira qui si chaque personne est respectée dans sa dignité d'être humain, que si l'on considère aussi enfin que tout enfant, mourant de faim toutes les 2 minutes dans le monde, soit enfin, en 2011, considéré comme un crime contre l'humanité. Pourquoi me direz-vous, parce qu'aujourd'hui, nous ne pouvons plus dire qu'on ne sait plus ce qui se passe aux quatre coins de la planète... donc, je suis concerné et tu es concerné aux yeux justement de tes propres enfants et au nom des générations futures. Et surtout, oui surtout, pour que les choses changent, nous avons à faire évoluer en urgence les termes de notre propre système éducatif. Il faut avant tout enseigner davantage à l'école aux enfants le sens de l'autre dans sa dimension humaine, spirituelle, culturelle, universelle, mais aussi et surtout le sens de l'engagement pour le bien commun en écartant un individualisme destructeur aujourd'hui. Etre 7 milliards, ce n'est pas un handicap, mais bien une richesse à condition d'additionner les différences, les cultures, les intelligences, les moyens de chacun, au lieu de diviser, d'expulser ou même, ce qui est pire, d'éradiquer, d'exterminer, ce qui est la négation de toute humanité digne de ce nom au 3ème millénaire !

Guy GILLET

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