100 après la 1ère guerre mondiale, quelles leçons en tirer
pour espérer préserver demain la Paix et La Fraternité ?
Nous
venons, en ce 11 novembre 2014, de célébrer les 100 ans du début
d’un conflit terrible qui secoua le monde et fit tant de millions
de victimes. En 1918, à l’issue de cette guerre, qui fut une
véritable boucherie, tout le monde pensa que ce serait la dernière,
puis il y eut la seconde guerre mondiale qui vit l’idéologie nazie
massacrer à nouveau des millions de personnes avec une froideur
terrifiante. Depuis 70 ans, l’Europe connaît la paix, mais
pouvons-nous être certains qu’elle sera à jamais définitive au
regard de certaines tensions ou de certaines idéologies inquiétantes
qui remontent à la surface ? La crise économique, que nous
vivons depuis quelques années, montre bien que l’on assiste à la
montée d’un certain nationalisme en Europe, avec des
« pseudo-partis » qui gangrènent à nouveau les esprits
des peuples avec leurs idées détestables et contraires à l'esprit démocratique.
Comme
au début du siècle dernier, on pointe du doigt les étrangers,
certaines communautés aussi, qui seraient la cause de nos problèmes
économiques ou sociaux. Les Eurosceptiques ou Europhobes souhaitent
remettre en cause la construction européenne qui a été pourtant
jusqu’à maintenant une garantie efficace pour le rapprochement des
peuples sur le vieux continent après tant de guerres entre nous depuis des siècles. C’est ainsi que des nationalistes
exacerbés voudraient le retour des frontières, la suppression de
l’euro pour revenir aux monnaies nationales, la chasse aux immigrés, l’interdiction de
faire flotter le drapeau européen sur nos édifices publics, etc…
Comme une colère sourde monte dans le peuple envers les politiciens
au pouvoir qui seraient incapables de régler les problèmes majeurs, les
populistes de tous poils commencent hélas à être écoutés par de plus en
plus de citoyens qui ne voient pas le danger, le mensonge aussi et cautionnent donc aveuglément des idées
abjectes qui font reculer tout esprit d’humanité.
Alors,
il est sans doute temps d’enseigner aux jeunes générations les
raisons idéologiques abjectes qui ont amené ces conflits sanglants afin
de ne
pas reproduire les mêmes erreurs, les immenses cimetières
militaires étant là aussi pour nous rappeler que la connerie
humaine peut nous amener aux pires atrocités avec tant de jeunes
générations qui ont ainsi donné leurs vies. Il ne faut pas
permettre qu’un jour, nous puissions à nouveau constater que nos
poilus de 1914 soient morts pour rien, parce que nous n’aurions pas
su retenir les leçons du passé et voir que la bête immonde nous aura à
nouveau plongé dans un conflit
terrifiant. Si jamais cela devait arriver, cette fois nous n’aurons
aucune excuse devant l'Histoire, et ceci pour n’avoir pas su nous
rappeler les errements d’un passé
douloureux et pas si lointain, lequel aura, par deux fois au 20ème
siècle, provoquer
une inhumanité sans nom.
Alors,
dans les écoles, collèges et lycées, sans doute faut-il
expressément que les enseignants s’emparent de l’actualité
d’aujourd’hui pour évoquer des évènements qui tendent à faire
remonter l’antisémitisme, le racisme, la discrimination,
l’homophobie, le rejet de celui qui est différent, etc… Plus que
le devoir de mémoire, si nécessaire aussi, par rapport aux guerres
du passé, nous avons surtout un devoir de vigilance citoyenne à
faire passer à nos enfants, à nos jeunes pour éradiquer de
véritables pestes idéologiques qui sont la négation même de
l’humanité. Nous ne devons plus avoir peur de défendre les
valeurs essentielles de notre République démocratique, même si
cela doit libérer la parole dans nos établissements scolaires, c'est un devoir de tous les instants.
Cela
vaut mieux que les non-dits ou l’acceptation de propos haineux qui
tendent malheureusement à se propager ici à là et ceci de manière
décomplexée, ce qui est très grave. Il ne peut y avoir, dans
l’Education Nationale, de sujets soi-disant tabous ou délicats qui
seraient difficiles à aborder en classe, lorsqu’il s’agit avant
tout de défendre nos libertés fondamentales et le respect de chacun
tel qu’il est. Une telle frilosité est coupable, car elle ne
permet pas d’éduquer de manière efficace les nouvelles
générations à devenir de véritables acteurs devant défendre
demain les droits fondamentaux de la personne humaine. Pour finir,
c’est bien le cri, du simple citoyen du monde que je suis, que je
lance ici avant qu’il ne soit un jour à nouveau trop tard parce que le sang
et les larmes auront à nouveau apporté les ténèbres sur notre
monde. Guy GILLET