Plus d’ouverture aux autres ou repli sur soi demain ?
Une question politique et d'éducation civique !
Nous
pouvons sans doute légitimement nous poser la question face aux choix
de certains citoyens, mouvements ou Etats, lesquels tendent à vouloir
se replier sur eux-mêmes parce que, tout simplement, l'avenir incertain
leur fait peur. Dans ce monde qui se globalise, avec Internet qui en
serait le principal symbole, les repères traditionnels sont remis en
cause et c'est tout un schéma d'organisation de la société, établi
depuis des lustres, qui en prend un sérieux coup dans la figure. Je
serais un menteur si, de mon côté, je disais que je ne me pose pas des
questions quant à notre futur. Notre époque connaît une accélération
folle que ce soit du point de vue des événements qui s'enchaînent
rapidement les uns derrière les autres ou que celui des bouleversements
en matière de technologies... et encore n'a-t-on pas tout vu, loin de
là !!...
Certains
refusent ces changements parce que cela les déstabilise dans leur façon
de vivre, de penser et d'agir, car cela remet gravement en cause leurs
certitudes et une certaine éducation à la base qui ne les a pas
préparés à de tels bouleversements qui entament ce qui fait le socle de
leurs existences, je dirais que c'est humain au fond ! Nous vivons une
véritable révolution avec cette nouvelle société du numérique et de
l'instantané où l'action et la course folle vers l'inconnu l'emportent
souvent sur la réflexion, sur la prise de recul si nécessaire pourtant.
Les politiciens et ceux qui ont le pouvoir sont aussi, par certains
côtés, complètement débordés et sont plus amenés à réagir, à subir qu'à
véritablement anticiper, ils n'ont pas le temps de programmer une
vision sur l'organisation de la société à long terme. Les citoyens
eux-mêmes réagissent à la seconde, principalement sur les réseaux
sociaux et tout est prétexte pour faire le " buzz " comme on dit
aujourd'hui.
Comme
tout va plus vite, l'impatience et l'exigence sont aussi plus fortes et
à cela s'ajoute une pression médiatique de tous les instants. Tout le
monde est épié, scruté dans les moindres détails, fiché, suivi à la
trace (avec le portable notamment !) et chacun peut aussi à son tour
surveillé, analysé, critiqué ou condamné l'autre, tellement la
technologie permet aujourd'hui de réagir sur tellement de supports mis
à disposition de tous : twitter, facebook, etc... Face aux événements,
à l'actualité plutôt chargée et souvent dramatique, le climat devient
lourd, malsain et à cela s'ajoutent la peur, la haine et même la
violence verbale ou physique ! En réaction, les médias ou le monde
politique, loin d'apaiser ce climat, nous imposent des débats, à la
longue malsains, qui clivent, stigmatisent ou divisent les citoyens.
Il
n'est de constater ces commentaires ou ces discours sur la sécurité,
l'immigration, le sort des réfugiés, la répression, avec une surenchère
dans les propositions qui font le jeu des extrêmes. Pour se mettre sur
le devant de la scène, pour exister, pour « rassembler » (le mot peut
faire sourire !), il n'y aurait que ces thèmes qui seraient porteurs
pour rapporter surtout le maximum de suffrages, comme si la société ne
se résumait qu'à cela ! Et puis, il y a cette parole complètement
décomplexée et inquiétante qui s'est libérée et qui fait que l'on
entend à présent des propos hallucinants et discriminatoires qui font
du mal à l'esprit de la démocratie. Sur quoi tout cela va-t-il
déboucher, bien malin qui pourra le dire ! Mais nous sommes sans doute
à un tournant important pour l'avenir de notre société et bien au-delà,
de notre monde même. Nous autres, éphémères citoyens de passage,
habitant la France et la Terre, elle-même minuscule boule si
insignifiante face à l'immensité de l'univers, saurons-nous dépasser
nos peurs, nos égoïsmes, notre repli identitaire derrière des
frontières, si illusoires et ridicules, pour être à la hauteur des
enjeux fondamentaux de demain, à savoir la lutte contre le
réchauffement climatique, contre la pauvreté ici et plus loin, contre
la soif du profit pour le profit, contre le racisme, contre
l'exploitation des enfants, etc...
La
question est de savoir quel chemin nous allons prendre, soit
l'obscurité et le chaos, on l'a déjà connu dans l'Histoire, ou alors la
lumière en sauvant l'espérance ! Des trains, qui pouvaient nous amener
vers un horizon plus radieux, sont déjà passés souvent devant nous,
sans que nous les prenions. Il se peut qu'il y en ait plus beaucoup à
venir et, dans ce cas, nous risquons bien de rester sur un quai bien
agité et encombré où les voyageurs en seront réduits à se battre, faute
de place, pour monter dans les derniers wagons afin de sauver leurs
peaux. Faut-il encore en arriver là parce que nous n'aurons pas retenu
les leçons de l'Histoire ??!!.... En nous ouvrant aux autres, ceux qui
sont ici et ceux qui viennent d'ailleurs, en partageant un peu de notre
confort, en faisant preuve d'ouverture d'esprit et de tolérance et en
nous engageant individuellement pour sauver le collectif, nous gardons
une chance de nous en sortir, surtout que nous avons les moyens
technologiques et financiers pour le faire.
En
nous repliant sur nous-mêmes, nous bouchons sans doute gravement notre
avenir en laissant un terrible héritage sociétal à nos enfants. Le
choix que j'évoque ici est sans doute radical, mais m'appuyant sur une
réalité inquiétante, je ne vois rien d'autre à proposer. N'écoutons
donc plus certains esprits chagrins, certains prophètes de malheurs qui
prêchent la haine, le repli identitaire et qui veulent nous imposer
leur tempo, leurs slogans ravageurs. Restons libres et allons tous de
l'avant sans perdre de temps, oui le monde peut changer demain à la
seule condition que nous le décidions. Je connais des gens qui se
battent pour cela tous les jours en réenchantant la vie à côté d'eux.
S'ils étaient simplement plus nombreux à se lever sans avoir la moindre
crainte, et bien nous n'en serions pas à nous poser toutes ces
questions existentielles qui nous pourrissent la vie, sans parler de
cette humanité qui recule gravement au lieu d'avancer vers le BEAU !