L'Organisation Mondiale de La Santé
perd de son indépendance à cause même de son financement !
Le saviez-vous, pendant
des années, l'OMS fut financé à près de 80% par une contribution fixe
donnée par la plupart de ces Etats membres (plus de 180 pays membres)
et seulement 20% des fonds provenaient de la sphère privée. Seulement,
au fil du temps, cela s'est inversé ce qui fait que l'OMS dépend à
présent beaucoup, pour son fonctionnement, de groupes privés composés
par des industriels, des laboratoires pharmaceutiques internationaux ou
de riches donateurs privés dont Bill Gates, créateur de Microsoft, par exemple. On peut
considérer à présent que l'OMS subit la pression des lobbies qui le
financent et cela met sérieusement en question son indépendance et sa
crédibilité pour prendre de grandes décisons qui relèvent de la santé
des humains de notre planète. Des exemples précis, mais méconnus,
montrent que nous pouvons nous poser des questions éthiques sur les
décisions prises par les dirigeants de cette organisation pourtant si
essentielle, notamment lors de l'apparition de grandes épidémies.
Prenons deux exemples, à savoir l'épidémie Ebola en 2014 en
Afrique de l'Ouest et de la tuberculose dite résitante qui a refait son appartition de
manière forte en Europe.
Médecins
sans Frontières qui dépêcha
près de 7000 personnes pour lutter contre Ebola dénonça le fait que
l'OMS minimisa l'épidémie qui fit plus de 11 000 victimes en quelques
mois, au point que le budget réservé à la recherche et aux moyens
matériels pour éradiquer cette terrible maladie fut divisé par
deux et ceci
malgré le ton alarmiste de Médecins sans Frontières. On finit tout de
même par
enrayer le fléau mais les spécialistes estiment que l'on aurait pu
épargner des milliers de vies si on avait agit en urgence. Par
ailleurs, on estime qu'une dizaine de virus aussi dangereux et
virulents ne font pas l'objet d'études assez approfondies, les
laboratoires phamaceutiques estimant que ce n'est pas rentable surtout
que ce sont les pays pauvres qui sont touchés et le retour sur
investissement n'est pas assuré, c'est terrible, mais c'est la réalité
! Pour la tuberculose dite résistante, qui a refait surface chez nous à
cause de la pauvreté grandissante en Europe et de l'afflux de réfugiés
économiques ou politiques, l'OMS n'a pas su encore une fois réagir
assez vite à la source, mais elle fait pire, en lançant un programme
visant à traiter cette maladie dans les pays riches en délaissant
encore une fois de plus les pays sous développés. Ce "marché", appelons
un chat un chat, n'est pas considéré comme assez rentable,
et oui "business is business", les pauvres peuvent bien mourir en
silence !!.... Pour autant, mais à la va-vite, des laboratoires ont
sorti deux traitements qui, d'un côté, sauvent certains malades, mais
de l'autre, font autant de morts à cause des effets
secondaires assez sévères, cherchez l'erreur
!!....
C'est toujours la même chose au final, les inégalités,
à
l'échelle planètaire, qui entraînent une pauvreté extrême et aussi, par
voie de conséquence, des
conditions de vie et d'hygiène déplorables, font ressurgir ainsi des
maladies dont on croyait s'être débarassé et donc de nouveaux virus qui
finissent, on le voit, par nous toucher par la propagation. L'OMS,
dépendant de gros donateurs privés, fait des choix qui ne sont pas
toujours judicieux et surtout orientés vers le souci de retirer du
profit,
de la rentabilité. Beaucoup de spécialistes souhaitent que l'on se
penche à nouveau sur une réforme de cette organisation internationale
basée en Suisse. Et puis, là aussi c'est toujours la même chose, si on
ne participe pas davantage au financement d'un développement économique
durable dans le temps en direction des pays pauvres, on augmentera
encore les désiquilibres déjà flagrants, la misère, les conflits,
l'afflux de réfugiés et donc aussi les épidémies. Notons au passage que
l'exploitation à outrance des richesses de notre planète, avec
l'arrivée
du réchauffement climatique, de la pollution, amènera encore son lot de
réfugiés et provoquera à terme de nouvelles épidémies, tout est lié !
L'OMS serait-elle, au fil du temps, sortie de son rôle premier de
lanceur d'alerte à propos de la santé dans le monde, c'est bien toute
la question tant son indépendance est chancelante à cause d'un
financement privé où les conflits d'intérêts sont majeurs.
Notre
enfoiré de Coluche, qui savait trouver des mots justes et savoureux,
disait : "l'argent ne fait pas le bonheur des pauvres !", comme une
blague qui fait grincer des dents et qui dénonce une réalité si
flagrante. Cela se confirme bien aussi sur le plan médical et
sanitaire, des millions de pauvres n'étant pas solvables dans le monde,
il n'est pas question de trop investir pour les soigner, pour les loger
décemment, pour leur procurer une eau potable ou encore pour lutter
contre la famine. Ce n'est que lorsque les épidémies deviennent
pandémiques, c'est à dire qu'elles risquent de nous toucher à cause
d'une propagation gigantesque, que les pays riches, sous la pression
des ONG, daignent enfin mettre des moyens pour les combattre, plus
finalement pour nous protéger que pour soigner définitivement ces
populations miséreuses, lesquelles subiront encore longtemps des
maladies terribles si leurs conditions de vie ne changent pas
concrètement dans la durée. L'argent, encore une fois de plus, n'est
donc pas un moyen au service de la justice, mais reste bien un but à
atteindre à cause d'une course acharnée pour toujours plus de
profits. L'obsession de l'argent rend cynique, indifférent, inhumain et
va jusqu'à corrompre de manière insidieuse une organisation comme l'OMS
qui a été créée au départ pour améliorer la santé dans le Monde.
Seulement voilà, nous ne sommes à l'abri d'aucune catastrophe
sanitaire et surtout pas des épidémies qui peuvent traverser les
continents. Qui sait !!!........, lorsque nous aurons enfin compris que
nous vivons tous sur la même planète et que seul le souci du bien
commun pourra tous nous sauver, nous deviendrons peut-être plus
généreux, plus fraternels et donc plus solidaires !
Guy GILLET