Le monde suspendu à des notes
décernées par des agences aux Etats

quant à la bonne gestion ou non de leurs budgets !

A quoi tient finalement notre avenir aujourd'hui, à des notes (triple A pour bons élèves de la classe mondiale !) décernées aux Etats de la planète sur la gestion de leurs budgets ! Tout ceci est surréaliste, incroyable et nous font nous poser pas mal de questions sur les conséquences de telles pratiques qui relèguent l'humain au second plan, c'est le moins que l'on puisse dire. S'il est évident que bien des Etats, dont la France, vivent au-dessus de leurs moyens depuis bien des années, comment peut-on ainsi condamner des peuples en plombant le moral et l'avenir de tous leurs citoyens par de simples notes économiques et financières décernées et qui auront des conséquences majeures dans un avenir tout proche ?

On ne parle plus désormais que déficit, taux de crédit, indice de confiance des Bourses, CAC 40, or comme valeur refuge, intérêt de la dette et solvabilité des Etats, hausse ou baisse des marchés financiers, etc...  Le monde n'est plus qu'un vaste casino où l'on joue à la roulette russe tous les jours, où des milliards de dollars changent de main en un clic d'ordinateur sur les Bourses de New-York, de Pékin, de Paris ou d'ailleurs. Nos Etats continuent d'emprunter à chaque instant, alors que leurs comptes sont dans le rouge depuis belle lurette. La spécualtion n'a jamais été aussi forte et une minorité de riches (qui augmente pourtant sans cesse) se constitue des rentes indécentes sur le dos de peuples ou de travailleurs qui n'y comprennent pas grand chose.

Ce qui est affligeant, c'est que l'on nous annonce que ces mêmes Etats risquent bien de rogner encore davantage sur les dépenses sociales, de santé, d'éducation, de la recherche... pour limiter la dette publique, ce qui aura pour effet d'accentuer la pauvreté aux quatre coins de la planète. Pensez donc, comme la croissance n'est plus au rendez-vous, le chômage risque fort de s'accentuer ce qui plombera encore le moral des citoyens. Mais personne encore une fois, ne parle jamais de diminuer les budgets militaires, de faire payer davantage les riches ou de limiter les hauts salaires pour accentuer une solidarité qui est pourtant devenue indispensable.

Si nous observons déjà ce qui se passe en Europe, nous nous apercevons que les Etats, trop attachés à leur souveraineté, à un égoïsme frisant le nationalisme, n'ont pas assez accéléré les choses pour consolider l'Union Européenne et se doter ainsi d'une gouvernance économique et financière digne de ce nom à l'échelle du vieux continent. Au lieu de réagir en amont (la politique c'est prévoir, n'est-ce-pas !), les dirigeants européens palabrent des heures et même des jours, lors de réunions-repas qui coûtent "la peau des fesses" avant de trouver un accord bancal qui ne satisfait personne.  Et puis les enjeux électoraux à venir, à court terme, font que personne n'ose s'engager vraiment pour une véritable Union Européenne fédérale, qui règlerait bien des problèmes en simplifiant les démarches tout en dépassant les forces nationalistes, plus que jamais farouces, prônant le repli sur soi en temps de crise.

Pour finir, l'être humain, il a quelle place dans ce système fou qui prend l'eau de toutes parts, malgré les rustines qu'on lui met ici où là, afin que le bateau ivre se maintienne à flot. Tant de millions de personnes sont sacrifiées sur l'autel du profit, de la rentabilité, d'un capitalisme qui dévore tout sur son passage. Certains perdent leur travail, leur logement, la santé tandis que d'autres, plus loin, traversent des famines, des épidémies ou sont victimes de conflits armés sanglants (les marchands de canons se portent bien, c'est sûr, merci pour eux !!...). On l'a dit, on le redit encore, un monde aussi injuste et assoiffé de profit, de grandeur frisant le déraisonnable, ne peut pas continuer ainsi, mais qui entendra ce cri d'alarme. 

Si des millions d'êtres humains souffrent ou meurent aujourd'hui dans l'indifférence générale à cause de cette soif d'argent qui rend les hommes vraiment cons, qu'en sera-t-il demain avec les nouvelles générations et que va-t-on leur laisser, des ruines ou de l'espérance. Nous avons toujours le choix, mais il temps de nous bouger pour réclamer plus de justice, moins de folies financières, sinon nous irons à la catastrophe et nous pourrons que nous en vouloir, mais ce sera trop tard. L'homme n'est pas venu sur terre pour consommer, accumuler des biens, mais pour partager équitablement les richesses et l'expérience de vie avec son frère-citoyen, qu'il vive à côté de chez lui ou bien plus loin. C'est sur ces valeurs essentielles que chacun pourra être "noté" au soir de sa vie, me semble-t-il !

Guy GILLET

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