La fête de Noël a-t-elle encore un sens ?

 

Vous êtes en pleins préparatifs pour ce premier réveillon. Vous allez recevoir la famille, les amis ou bien être invités. Le sapin de Noël a été décoré et les cadeaux vont y être déposés. Les plats seront divins, le champagne va couler à flots. Vous salivez à l’avance en pensant aux huîtres et au foie gras. Après tout, vous avez raison de fêter comme il se doit cet évènement de fin d’année, les occasions sont si rares de s’amuser, n’est-ce-pas. Pour ne rien vous cacher, je vais faire la même chose mais ce Noël aura un goût amer car la joie et l’insouciance ne pourront être totales.

Disons qu'avant d'avoir commencé les réjouissances et surtout d’avoir abusé de la délicieuse nourriture et des vins les plus divers, j’aurai déjà en quelque sorte ce que l’on appelle familièrement dans certaines circonstances, «la gueule de bois». Pourquoi me direz-vous ? C'est assez simple, mais vous comprendrez très vite en lisant ce qui suit et représente, à mes yeux, l'essentiel lorsque l'on évoque cette période si spéciale de la fin d'année.

Noël, il ne faudrait tout de même pas l’oublier, c’est d’abord la naissance d’un enfant pas tout-à-fait comme les autres. Celui qu’on appelle Jésus est né dans l’anonymat d’une misérable étable. On nous a révélé qu’il était le fils de Dieu et, malgré ce titre suprême, Jésus n’a pas vu le jour dans un splendide palais à la mesure de sa divine dimension. Dès lors, un tel paradoxe doit nous faire réfléchir sur le contenu de cet évènement en lui-même. J’en conclus, pour ma part, que Noël serait avant tout un formidable moment d’espérance pour tous les êtres humains, qu'ils soient riches ou pauvres. Ces derniers, les "sans grade", comptent beaucoup aux yeux de ce Messie, si l'on s'en tient à ce qu'il nous a laissé à travers ses paroles et ses paraboles.

En quelque sorte, au-delà des paillettes, de ces réveillons bien arrosés, ce Jésus de Bethléem nous crie encore aujourd’hui, plus de 2000 ans après sa naissance, qu’il est venu sur terre pour soulager les souffrances et défendre les plus faibles. Il n’est point question ici de vous donner mauvaise conscience et de gâcher vos envies de fêtes, mais plutôt de redonner son véritable sens à ce moment si particulier que représente Noël. Notre société de consommation ne voit, en Noël, qu’un formidable alibi pour nous poussser à faire des folies au niveau des achats de cadeaux et des repas de réveillons.

Dès novembre et même avant bien souvent, le matraquage publicitaire s’est mis en marche afin de nous faire succomber aux multiples tentations. Le gros problème aujourd’hui, c’est que tout le monde n'est pas en mesure de faire la fête, loin s’en faut. Ne faudrait-il pas dès lors apprendre ou réapprendre, au moment de Noël, qu’il peut être bien plus gratifiant de donner plutôt que de recevoir, surtout si cette démarche se dirige vers les plus démunis. Aujourd’hui, Noël est devenu, bien souvent, une fête païenne complètement vidée de son contenu spirituel et religieux.

Je ne cherche nullement ici à convertir quiconque de force, ce n'est pas le but de ma démarche. Mais que l’on soit croyant ou non, je pense que le message de Noël concerne tout le monde dans la mesure où cet évènement, la naissance d’un enfant pas tout-à-fait comme les autres, nous invite à faire triompher la paix, l’égalité, la tolérance, le partage, le respect de l’individu quelque soit sa condition. De ce point de vue, l’Evangile rejoignant quelque part ce que défend la fameuse Charte Universelle des Droits de l’Homme, croyants et non croyants peuvent donc s’associer pour que les valeurs citées ci-dessus puissent enfin être appliquées à une plus grande échelle sur toute la planète.

Pour chacun d’entre nous, si l’on prend le temps de la réflexion, ce moment de Noël peut nous faire renaître et faire refleurir l'espérance, et ceci en nous penchant un instant sur les valeurs humanistes fondamentales que l’on a reléguées au second plan depuis bien des années déjà. Après cette renaissance, qui est en somme un nouveau départ sur des bases plus saines, viendra peut-être le temps de l’action et le plus cadeau de Noël que l'on pourra faire à son prochain, ce sera simplement le DON sous toutes ses formes. La route, semée d’embuches, semble bien longue, difficile, voire impossible pour atteindre ces objectifs, mais tous les ans, au moment de Noël, chacun d’entre nous doit se demander ce qu’il peut faire pour avancer un peu plus en avant vers cet idéal de vie. Disons, pour conclure, que si Noël est certes un grand moment de fête où l’on festoie tout en s’offrant mutuellement des présents; il est aussi un moment privlégié où l'on doit se tourner vers l'autre, surtout le plus faible, afin de lui donner de l'AMOUR. Le monde d’aujourd’hui en a terriblement besoin afin qu’il retrouve la paix et la sérénité.

Guy GILLET

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