La Liberté, l'Egalité, la Fraternité :
les trois fondements de notre République !
Sont-ils respectés en 2003 ?

 

Oui, à l'image de bien des personnes ou d'associations laïques ou religieuses, je désire, en tant que simple citoyen, défendre coûte-que-coûte ces trois valeurs qui sont le roc incontournable de notre République, de notre démocratie. En 2003, rien malheureusement n'est acquis dans ce domaine et les attaques sont nombreuses pour tenter d'effacer ce qui a vu le jour en 1789, hélas dans le sang, ne l'oublions pas au passage !

La liberté d'aller et venir, de s'exprimer, de protester, d'agir..., cela paraît naturel aujourd'hui et nous n'y prêtons presque plus attention, comme si c'était établi à tout jamais grâce à nos institutions. Même si dans notre pays, ce droit s'impose de lui-même, on ne se rend pas suffisamment compte de la chance que l'on a d'en profiter aussi facilement. Moi, j'apprécie à sa juste valeur le fait de pouvoir exprimer librement sur Internet mes idées, mes convictions, mes "coups de gueule", mes espoirs..., car c'est un certain privilège au regard de ce qui se passe dans de nombreux pays de ce monde. Certains gouvernements emprisonnent, torturent, exécutent même des personnes pour délit d'opinion et cela se passe chaque jour sans qu'on s'en émeuve outre mesure.

Des journalistes, des écrivains, des humanistes, des poètes meurent en 2003 à cause de leurs idées car la liberté de la personne humaine est tout simplement proscrite, bafouée sans aucun scrupule par des dignitaires que cela dérange dans leur vie dorée. Et pourtant, un certain 21 avril 2002, quelle honte ce jour là, nous nous sommes permis en France, par un vote insensé, de jouer de manière irresponsable avec notre chère liberté acquise depuis des dizaines et des dizaines d'années au prix de souffrances inimaginables. ATTENTION, braves cioyens de ce beau pays, restez en permanence vigilants afin qu'on ne tente pas de vous supprimer le droit à la parole, le droit de voter, le droit de grève, de circuler comme bon il vous semble. Toutes ces libertés sont humainement incontournables, mais certains les contestent ouvertement ou non, parce que cela dérange au plus haut point. Et vous les jeunes, ces droits dont vous héritez, ils sont un bien précieux que vous devrez défendre par-dessus tout et même au-delà de vos intérêts strictement personnels.

L'Egalité, s'il est une valeur républicaine qui me tient particulièrement à coeur, c'est bien celle-là et cela ne vous étonnera pas, compte-tenu de ce que j'exprime dans mes autres articles se trouvant sur ce site. Elle est vraiment malmenée aujourd'hui et les exemples ne manquent pas pour montrer à quel point elle est même bafouée. L'égalité des chances n'existe pas encore car vous serez traitez différemment suivant vos origines, votre handicap ou tout simplement votre couleur de peau, c'est un constat qu'il est bon de rappeler continuellement. Les "à priori", le racisme, la dicrimination sociale font des ravages, minent quotidiennement notre démocratie et font s'accroître l'exclusion, un phénomène INTOLÉRABLE dans une République digne de ce nom.

Sans en être toujours conscients, par nos paroles, nos rejets, nos idées reçues, nous entretenons ces inégalités alors que nous devrions tous et toutes nous considérer comme des citoyens à part entière. L'inégalité sociale me paraît la plus flagrante dans notre pays, car des personnes, des familles, ne vivant pas avec le nécessaire vital, côtoient des riches qui n'ont pas suffisamment le souci d'aider les plus démunis. Pire, le fossé ne fait que grandir entre ces deux mondes, ce qui est un recul incontestable pour notre démocratie. Marianne, le symbole de notre République, ne fait pas de différences entre tous ces enfants et désire par-dessus tout, ne l'oublions pas, le bonheur de chacun dans la dignité et aussi afin d'entretenir l'unité de la nation. Que l'on soit citoyen électeur ou citoyen élu, nous devons avoir comme souci premier, à travers nos lois et nos actes journaliers, de préserver cette égalité pour éviter à terme l'explosion toujours redoutée de notre démocratie, un bien si fragile.

La Fraternité, c'est ce qui permet de préserver cette unité. Cette valeur, prônant l'humanité dans toute sa noblesse, doit rapprocher les individus entre eux, et en particulier lors de moments difficiles. Qui dit fraternité dit aussi SOLIDARITÉ devant les difficultés et non repli sur soi ou démission afin de sauvegarder ses propres privilèges. Au lieu, comme cela se pratique bien souvent, de rechercher des bouc-émissaires trop faciles pour expliquer les problèmes d'un pays, il est préférable de se souder pour faire face à l'adversité. Les déchirements, les jalousies, les individualismes mènent au chaos et sont néfastes à terme pour la solidité d'une nation.

Les politiques, tous bords confondus, entretiennent bien souvent les luttes corporatistes ce qui a pour fâcheuse conséquence de monter les français les uns contre les autres. Agissent-ils ainsi par calcul, je ne l'espère pas, mais ne dit-on pas qu'il est bon de diviser pour mieux règner, une imbécilité à proscrire. La fraternité, c'est bien de guider les gens vers un même combat, celui de la justice pour tous, sans exclusivité. C'est avant tout de dépasser les clivages politiques, religieux, raciaux ou relevant du niveau social, pour expliquer simplement que nous sommes avant tout des frères-citoyens qui devons avancer dans la même direction. La fraternité, c'est surtout de mettre tous les moyens afin que tous les millions "d'enfants de la République", qui souffrent de tant de maux, ne restent pas abandonnés sur le bord du chemin, je pense à la santé, au social, au handicap, etc...

Oui, comme le prônent certains, je suis d'accord pour que cette devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité, soit inscrite au fronton de tous les édifices publics, les écoles. Que nos élus ne se considèrent jamais comme faisant partie d'une élite privilégiée où l'on ferait carrière. Mais qu'ils se rendent toujours compte qu'ils sont les simples représentants d'un peuple, composé de citoyens, lesquels ont des droits mais aussi des devoirs les uns envers les autres. A mon avis, c'est cela l'esprit de la République telle qu'elle a été pensée au départ et c'est toujours d'actualité en 2003 ! Quant à la démocratie, on le sait, c'est le moins mauvais des systèmes que l'homme a pu inventer pour essayer de vivre en bonne entente avec son voisin, alors pensons toujours à la défendre pour notre avenir et celui de nos enfants !

Guy GILLET

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