Une leçon tunisienne qui nous montre
ce qui doit être essentiel et
donc incontournable en politique !

Ce qui s'est passé en Tunisie avec cette rébellion du peuple contre le régime dictatorial du Président Ben Ali, en poste depuis près de 25 ans, a donné une leçon politique aux Occidentaux et en particulier au gouvernement français, coupable d'avoir été mou, c'est le moins qu'on puisse dire, en ne soutenant pas cette aspiration légitime des Tunisiens à obtenir plus de liberté et un niveau de vie décent. Pour de sombres intérêts stratégiques, économiques, financiers et surtout diplomatiques, l'Etat français n'a pas voulu broncher, alors que l'Histoire était en marche en Tunisie, cela relève de la plus grosse erreur qui soit.

De plus, et cela c'est une faute impardonnable, nous avons même proposé d'envoyer nos CRS afin d'aider la police politique tunisienne à mâter cette révolution du peuple tout à fait légitime. Et là, n'ayons pas peur de le dire, nous nous sommes assis sur les droits fondamentaux de la personne humaine au nom de la raison d'Etat qui n'avait pourtant plus de raison d'être en de telles circonstances. Cette faute gravissime de notre gouvernement, dans d'autres pays, aurait été sanctionnée par des démissions de ministres et cela aurait été logique. On ne peut pas, en effet, impunément bafouer ainsi la Charte Universelle des droits de l'homme, une déclaration dont la France est en grande partie à l'origine, ne l'oublions pas.

Depuis trop longtemps la France, comme d'autres pays développés d'ailleurs, fait passer la finance, les contrats économiques juteux dans les domaines civil ou militaire avant le droit légitime de tout peuple ou de tout individu de jouir de ce qui esssentiel, à savoir la LIBERTE, L'EGALITE et la FRATERNITE. Quelques humanistes, dont on se moque souvent en les prenant pour des doux rêveurs, se battent pourtant depuis des lustres pour imposer ces valeurs qui donneront un autre visage à notre humanité. L'exemple tunisien nous montre qu'un peuple trop opprimé et qui souffre aussi de faim finit toujours par se révolter lorqu'il n'en peut plus et personne ne peut le blâmer dans ce cas là.

L'Etat français a peut-être l'occasion de se "racheter" en accompagnant d'autres peuples qui commencent à bouger pour s'opposer à leurs régimes totalitaires, pensons à l'Algérie, le Maroc, etc... Mais nos politiques doivent savoir, dans ce cas là, monter dans les trains de l'Histoire quand ils passent devant eux, car après c'est trop tard. Chacun rêve souvent que le monde soit moins violent, injuste ou haineux, mais il nous faut du courage pour se lever afin de crier notre soif de liberté, d'égalité entre et au sein des peuples. Les nouvelles générations nous en seront alors reconnaissants de leur laisser une planète plus apaisée.

Guy GILLET

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