Après
la mort, choisir d’être enterré,
d’être incinéré, de donner son corps à la médecine…, peu importe ! Respectons strictement le choix de chacun !
Il n’est pas facile d’aborder ce sujet, mais la mort, on
le sait, fait aussi partie de la vie. Comme tout le monde, sans qu’elle
m’obsède, j’y pense de temps à autre et je ne
me sens pas particulièrement courageux ou insouciant face à cette fin inéluctable. Pour ma
part, je l’ai déjà dit et je l’écris à nouveau ici que je souhaite être incinéré et que mes
cendres soient dispersées, si possible face à la mer, ou
alors dans le jardin des souvenirs. Mon choix n’est absolument
pas dicté du fait d’une pratique qui tend à se généraliser
petit à petit à notre époque. Non, cette décision, longuement mûrie depuis des années,
est tout simplement en adéquation avec les traits de ma personnalité.
En effet, je ne me vois pas "reposer" à un endroit précis,
mais plutôt dispersé au gré du vent, libre et indépendant,
comme je tente de l’être dans mes actions et mes prises de
position dans ma vie de tous les jours. Je ne
souhaite en aucun cas laisser une quelconque trace matérielle de
mon passage sur Terre quelque part, mais plutôt que l’on pense
un peu à moi comme ayant été un être humain,
hélas bien imparfait, qui aura essayé maladroitement d’agir
envers son prochain tout en essayant de défendre des idées
humanistes lancées par d’autres avant lui. Et puis,
en choisissant l’incinération, nous retournons à l’état
de poussières, certes un peu plus vite, mais en fin de compte le
résultat final est le même quand on y réfléchit
bien. Je dirais simplement que si certains de mes proches sont partis depuis
des années, je tente de les garder au fond de ma mémoire
malgré mes occupations journalières. Je dis bien souvent
que je n’ai pas besoin de me rendre sur la tombe de quelqu’un
pour me souvenir de lui car je crois que tant qu’on y pense dans
sa tête et dans son âme, la personne qui est partie est toujours
vivante et c’est cela l’essentiel à mes yeux. On me rétorque
bien souvent qu’il faut un lieu précis pour se recueillir,
pour prier peut-être et je le conçois fort bien pour les
membres d’une famille ou pour des amis. Cependant,
je considère que c’est une vue trop cartésienne qui
est propre à notre condition d’être humain et qui se
traduit par le fait que nous aurions irrésistiblement besoin de
situer un être diparu dans un lieu précis, même après
sa mort. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence, toute
personne après sa mort n’est plus qu’un corps sans vie
et tout ce qui faisait sa personnalité : son esprit, son âme,
ce qu’on aimait en elle, s’en est allé ailleurs, au-delà de la tombe où l’on voudrait la contenir à tout prix.
Par contre, je considère que les êtres chers qui sont partis
avant nous sont toujours là bien présents et ceci partout
où nous allons, ce qui, reconnaissons-le, est moins réducteur
que le cimetière où l’atmosphère est parfois
si pesant, si triste malgré les fleurs. Non,
il suffit de penser à nos disparus à n’importe quel
endroit du monde où l’on se trouve, au bord de la mer, en
montagne, lors d’une promenade en campagne, pour que ces êtres
chers soient immédiatement en nous, vivants au plus profond de
notre cœur et cheminant à nos côtés sur la route
de la vie. Je suis croyant et je suis persuadé que, de toute manière, nous nous retrouverons tous après la mort, où ?, comment ?, je n’en sais rien, mais l’AMOUR partagé sur Terre ne peut s’effacer après la fin de vie. Il ne peut être détruit car tout ce que l’on aura essayé de construire ici avec nos sentiments, nos émotions partagées, nos idéaux respectifs, ne s’effacera pas mais verra son aboutissement et son épanouissement ailleurs dans une dimension encore mystérieuse qui doit cependant nous remplir d’ESPÉRANCE. Le corps peut être détruit mais l’âme subsiste car elle est bien au-dessus de nos préoccupations corporelles ou bassement matérielles, j’en suis certain même si cela peut paraître prétentieux de l’affirmer ainsi. Je ne peux avancer de preuve concrète de ce que j’énonce ici, mais cette conviction me colle au corps et au cœur depuis bien longtemps déjà et certains signes, non palpables à l’œil nu mais surprenants, ont forgé en moi cette certitude absolue. Loin de moi l’idée de convaincre quiconque de force, cependant
cette vision, partagée par beaucoup de gens, doit nous donner une
dimension particulière qui dépasse notre mort à tous
pour toucher sans doute à ce qui relève du sacré,
un domaine qui nous échappe encore, moi y compris je dois le dire
aussi. L’espoir n’est-il pas aussi beau
que le mystère qui nous sera révélé un jour
et qui dépasse certainement notre raisonnement d’être
humain légitimement en proie au scepticisme ambiant. Le décès d’un être cher est toujours cruel,
injuste et provoque un grand déchirement, c’est humain après
tout, je l’ai ressenti aussi bien-entendu. Mais si le corps n’est
plus de ce monde, le souvenir de la personne que l’on a aimée
demeure à jamais et, si l’on y réfléchit bien,
cet être humain disparu nous accompagne dans notre vie de tous les
jours dans nos joies et dans nos peines. Croyez-vous vraiment que les
proches, qui sont partis, sont définitivement perdus, volatilisés
et que tout ce que nous avons partagé ensemble soit effacé à jamais, comme ayant été inutile à vivre
finalement. Oui, la mort est un passage terriblement inhumain et incompréhensible
à bien des égards, surtout lorsque ce sont des enfants ou
des jeunes qui partent ainsi sans avoir pu profiter pleinement de la vie.
Cependant, c’est une terrible injustice
qui ne peut s’imposer de manière définitive sans qu’une
juste réparation ne vienne au final nous délivrer grâce
à la force irrésistible de la vie triomphant de la mort.
Si on ne croit pas à cela, quel est le sens de notre vie sur terre
? Tout être humain est sacré et sa vie s’inscrit
pour l’éternité dans le grand livre de l’univers.
Aucune force, même pas la mort, ne peut enlever ce qui a été vécu et l’histoire se perpétue donc éternellement
du simple fait que l’on soit né. Et si jamais j’avais
tort, la vie serait alors un non-sens ! C’est pour cela que celle-ci
finit par triompher au delà de la mort qui ne peut en aucun cas
surpasser cette LUMIÈRE qui nous fait tous avancer finalement vers
la VÉRITÉ ABSOLUE, laquelle nous sera offerte dans cet ailleurs.
Que cet humble texte vous donne coûte que coûte l’ESPOIR
et la JOIE DE VIVRE pour triompher moralement de la mort ! Pour finir,
que ma famille et ceux qui m’auront connu se souviennent de moi,
non pas en se rendant sur une tombe qui n’existera pas, mais
en lisant mes textes à messages qui sont le reflet de ma personnalité
faite de passion, d’idéal de vie, d’engagement, de joies et qui
décrivent aussi mes doutes, mes faiblesses, mes limites, mes erreurs,
la vie d'un simple être humain en quelque sorte ! Guy GILLET
|