Il s'agit ici d'un grave problème qu'il est bon de dénoncer car nous touchons encore une fois à l'inacceptable. Récemment, on nous a montré à la télévision un reportage, et ce n'est pas le 1er sur le sujet, qui parlait de discrimination à l'embauche dans notre pays. Des êtres humains de nationalité française, mais qui ont le malheur d'avoir une couleur de peau qui les rend "suspects" aux yeux de certains esprits étriqués, ne peuvent pas décrocher un quelconque emploi, qu'ils possèdent ou non une qualification professionnelle. Une loi existe pourtant qui réprimande sévèrement ce genre de discrimination mais certains chefs d'entreprise s'en moquent royalement, c'est évident. Face à leur clientèle ou bien à leur personnel, qu'ils ont peur de choquer, de déranger, ils choisissent ainsi d'exclure du monde du travail des hommes et des femmes qui ne demandent qu'à trouver un job pour s'insérer, pour trouver une place dans la société française.

Plusieurs tests, effectuées par des associations se battant contre ce style de pratiques, ont montré de manière édifiante que pour un poste donné et à qualification égale, on préférait prendre un blanc "pure souche" plutôt qu'un noir ou un français d'origine maghrébine. Dès lors, on constate que le racisme peut s'afficher ouvertement dans notre société, mais aussi plus sournoisement, par l'intermédiaire de cette discrimination à l'embauche qui touche des milliers de personnes de couleur dans notre pays. Ce racisme latent ne se voit pas en effet mais semble bien ancré dans notre pays, à cause de préjugés, d'idées reçues imbéciles qui ont la vie dure, (j'en parle d'ailleurs dans un autre de mes modestes éditos personnels). Cela s'inscrit bien dans l'inconscient collectif depuis bien des générations et il faut se battre pour balayer définitivement de telles attitudes qui ne sont pas dignes d'une république au fronton de laquelle sont inscrits les mots LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.

S'arrêter à la couleur de la peau d'un individu pour juger de manière négative de ses qualités professionnelles, humaines ou relationnelles est tout simplement abject et doit ouvertement être combattu en ce début de 3ème millénaire. Pire même, sans voir le visage de la personne, on ne retiendra pas une candidature pour un emploi si sur la lettre de motivation on remarque que la personne a un nom d'origine arabe, asiatique, africaine, etc... Ces personnes de couleur sont pourtant bien françaises, mais il faut croire que cela ne suffise pas parce qu'elles n'ont pas la peau blanche. Quant aux étrangers vivant légalement sur le sol français, il faut savoir que, de par une loi ancienne et toujours d'actualité, ils ne peuvent avoir accès à la plupart des emplois proposés dans la fonction publique. Ceci montre que l'Etat doit lui-même se réformer dans ce domaine, histoire de montrer l'exemple en faisant preuve d'une plus large ouverture d'esprit.

A l'heure où l'Union Européenne vient encore de s'agrandir, il serait en effet temps que nos gouvernants, tous bords confondus, s'adaptent réellement à la situation actuelle en mettant vraiment en pratique les beaux discours que l'on peut entendre ici ou là, sur la tolérance, l'intégration, l'insertion par le travail, etc, etc... Nos politiques ne doivent pas agir par calcul électoraliste, mais bien avancer vers un plus grand respect de la dignité humaine et tant pis si une telle démarche va à contre-courant d'une opinion qui serait par trop hostile ou frileuse dans ce domaine. N'oublions pas que nous avons une déclaration universelle des droits de l'homme qui doit ABSOLUMENT être défendue et vraiment respectée, surtout en ce début de 3ème millénaire. Que je sois noir, juif, musulman, protestant, chrétien, asiatique, etc..., j'ai avant tout le droit de travailler pour gagner ma vie, mon indépendance et faire en sorte que ma dignité soit sauvegardée.

Guy GILLET